À
l'heure où l'on entend de plus en plus de pratiquants d'aïkido
parler de leur "club" il nous paraît nécessaire de
repréciser ce que doivent être le lieu et le cadre
de l'enseignement de cette discipline : l'aïkido ne
se pratique pas dans un club mais bel et bien dans un dojo et
cette distinction n'est pas affaire de maniaquerie lexicale ;
sous la surface de ces mots se dissimulent des réalités
fondamentalement opposées et la méconnaissance de
leurs sens respectifs mène les aïkidokas vers une
dérive inquiétante par rapport à l'attitude
traditionnelle.
Ce qui est en jeu ici, c'est l'essence même de la discipline
et de sa pratique.
Le mot dojo n'est pas seulement la version japonaise de notre
salle de sport,il indique bien plus que cela à la fois
esprit et cadre structurant de la pratique.
La perception juste de cet esprit de dojo est donc indispensable
à la transmission de l'aïkido traditionnel.
Pour de nombreuses raisons, en particulier parce qu'il s'agit
d'une notion orientale très éloignée des
modèles et des schémas auxquels nous sommes habitués,
peu de pratiquants savent comment fonctionne un dojo traditionnel.
Et pourtant ! Ne dit-on pas que le dojo symbolise le champ
de bataille ? Le maître doit pouvoir alors faire une
confiance absolue à ses élèves : chaque
chose, chaque personne, doit y être exactement à
sa place. C'est ce travail d'explication qu'il faut entreprendre,
pour permettre à chacun d'apprendre à connaître
sa juste place dans le dojo et de ce fait de rester fidèle
à la tradition, seule garante du juste esprit de la pratique.
L'aïkido ne peut être en effet que l'œuvre :
D'aïkidokas appliquant des règles et une conduite
d'aïkidokas.
D'aïkidokas ayant suffisamment d'humilité, de respect
pour leur discipline et les pratiquants d'aïkido
pour ne pas contraindre et forcer le comportement d'autrui selon
leurs propres règles, leurs propres valeurs.
D'aïkidokas modestes, reconnaissant ne pas détenir
toute la vérité, acceptant que d'autres soient plus
avancés respectant la voie et les convictions de ceux qui
pratiquent différemment, évitant de s'ériger
en modèle absolu de la discipline.
D'aïkidokas qui pratiquent en suivant la démarche
de l'aïkido quoi qu'il arrive, sans se laisser impressionner
par les représentants prétendument "officiels"
de l'aïkido dont le comportement est à l'opposé
de celui de O Sensei.
Les textes et enseignements du fondateur témoignent de
cette énormité paradoxale.
Tout ceci n'est possible que lorsque l'étiquette et les
règles de pratique sont complètement intégrées !
Pratiquer une discipline orientale comme l'aïkido n'est pas
chose évidente pour un Européen. De la même
façon, le fonctionnement européen est inconnu du
maïtre japonais. Celui-ci fait confiance aux élèves
du cru et s'appuie sur les structures locales avec le respect,
qu'en tant qu'invité, il doit à ses hôtes.
L'effort est pourtant nécessaire et il nous faut, nous,
pratiquants européens, comprendre l'esprit de l'aïkido
et les lois du dojo.
Comme le veut la tradition, l'élève va chez le maître.
Quelle que soit sa tâche dans le dojo, il n'est pas chez
lui et ne doit jamais l'oublier. Un enseignant, quel qu'il soit,
n'est jamais l'obligé de ses élèves, il ne
se situe pas au même niveau hiérarchique : c'est
la notion de sempai. Certains maîtres abusent de leur position.
D'autres se mettent trop à la portée de leurs élèves,
ce qui peut causer des problèmes venant de ceux qui ne
savent pas tenir leur place.
Ceci implique un comportement adapté dans le dojo, en dehors
de lui et dans la relation maître/disciple. |
1.
Le dojo, cadre d'enseignement et de pratique
2. Être membre du dojo
2.1. Le dossier d'inscription
2.2. La cotisation
3. Comportement au dojo
3.1 La tenue du pratiquant
3.2 Une attitude juste
3.3 Le code de conduite du pratiquant
|
4.
Vie et organisation du dojo
4.1. La place des uchi deshi dans un dojo d'a•kido
4.2. Le rôle des uchi deshi
4.3. Les cinq règles de bon sens
4.4. Pour un travail de groupe efficace
4.4.1. Respect et amitié
4.4.2. Identifier les compétences et délimiter les
attendus
4.4.3. Établir des procédures écrites
4.4.4. Définir des objectifs atteignables
4.4.5. Responsabiliser l'auteur du projet
4.4.6. Intégrer et associer chaque fois qu'il est possible
les autres uchi deshi
4.4.7. La fonction tuteur de l'uchi deshi
5. Conclusion |