S'entraîner
et pratiquer régulièrement, consacrer à sa
discipline le maximum de temps et d'énergie : ceci
est, dans l'esprit de celui qui pratique comme pour ceux qui sont
extérieurs à la discipline
sanctionné par un grade indiquant un niveau de maîtrise
atteint.
Le grade serait donc accordé en fonction de repères
mesurables : nombre de techniques connues, précision,
aspects du cérémonial, toutes ces dimensions, une
fois prises en compte, permettant de juger la valeur de l'aïkidoka
en vertu du principe selon lequel on ne connaît que ce qu'on
a mesuré.
Cette représentation des grades n'a aucun sens.
Elle n'a aucun sens dans la mesure où la qualité
ne se mesure pas.
Personne ne peut se livrer à la comédie de juger
un niveau de maîtrise.
Aucun maître digne de ce nom ne se livre à ce genre
de parodie.
Croire que l'on peut évaluer la qualité de quelqu'un
reléve de l'ignorance (cette dernière représentant,dans
le contexte martial, une faute lourde) ou de la dérive
psychiatrique.
Pur outil, la technique est à l'aïkidoka ce que le
bol est à la soupe.
L'examen minutieux et la mesure du bol indiquent-ils la qualité
de la soupe et son goût ?
Juger de la qualité d'un artiste en examinant ses outils
serait tout aussi stupide (l'aïkido est un art, et non un
sport aux performances mesurables).
Le do est la voie que l'on emprunte pour retrouver la vraie nature
de l'homme.
Quelle peut bien être la signification d'un grade dans ce
contexte ?
Quel étalon sert à la mesure ?
Est-on même capable de s'auto-évaluer avec justesse
?
Se connaître soi-même est déjà si difficile…
- Que savez-vous du principe ?
- Rien, je l'ai cherché, dit Confucius, durant cinq années
entières, dans les formules et les nombres, sans le trouver.
Puis durant douze années dans le yin et le yang, également
sans résultat.
- Cela ne m'étonne pas fit Lao Tan. Si le principe pouvait
se trouver ainsi, il figurerait depuis longtemps parmi les cadeaux
qu'on se fait entre amis. La connaissance du principe ne se trouve
ni ne se communique facilement.
Sagesse
orientale. |
1.
Introduction
2. Les grades du point de vue historique japonais
2.1. Les grades selon les divers arts martiaux
3. Système de grades dans les autres arts martiaux
3.1. 1er paradoxe
3.2. 2ème paradoxe
3.3. 3ème paradoxe
3.4. Propositions
|
4.
Critères d'attribution des grades
4.1. Qui détient les connaissances suffisantes (et comment
le savoir ?) pour prodiguer un enseignement juste ?
4.2. Les critères de jalonnement
4.3. Évaluation de Aïte
4.4. Évaluation de Tori
4.5. Évaluation du comprendre : quantification et compensation
5. Conclusion |